Rachel Corenblit était l’invitée du lycée vendredi 12 mars : elle a rencontré les secondes 6 et 10 accompagnées par leurs professeurs Mme Sicard, Mme Espinosa, Mme Coulanges et Mme Paulhac. Le matin elle a également vu deux classes de troisième du collège Jean Bène. Rachel Corenblit a publié de nombreux livres souvent engagés, parfois plein d’humour en prise sur la société actuelle ou inspiré par l’Histoire. Elle écrit pour tous les âges (albums, romans de jeunesse, romans adultes). Elle est aussi professeur dans un collège sensible à Colomiers, près de Toulouse. Elle s’inspire d’ailleurs de son expérience professionnelle dans le roman Les attachants. Durant son temps libre, elle se consacre à l’écriture, une passion et un second métier!
Nos élèves ont lu 146 298, un roman sur le thème de la déportation : une jeune fille, en signe de mémoire et d’hommage, se fait tatouer sur le bras le matricule de sa grand-mère, ancienne déportée. Lu à voix haute en classe de français, le texte a permis aussi de travailler en cours d’histoire sur la Shoah. Le projet était à la fois littéraire, historique et culturel car les élèves devaient également assister à un spectacle bouleversant : Diptyque : mémoire et résistance mis en scène par la compagnie Le cri dévôt, programmé par le service culturel de Pézenas et dans lequel le texte de Rachel Corenblit est admirablement mis en scène. Annulé en raison de la situation sanitaire, ce spectacle est reporté en mars 2022. Si nous le pouvons, nous reconduirons le projet avec deux autres classes de seconde.
Lors de cette rencontre Rachel Corenblit a expliqué aux élèves que son livre est né de sa propre histoire familiale : sa famille juive paternelle a été victime de la Shoah par balles en Ukraine durant la seconde guerre mondiale. Il y a 20 ans, lors d’un voyage en Israël, son grand-oncle, frère de son grand-père paternel, lui a raconté ce passé douloureux -le père de Rachel Corenblit ne lui en parlait pas-. Du côté de sa mère, sa famille a survécu en se cachant dans le Vercors durant l’occupation allemande. Pour vivre avec ce passé et pour le transmettre
aux jeunes, il faut l’écrire nous a dit l’autrice et elle a ainsi souhaité publié un texte court et fort. Chaque chiffre du titre 146 298 correspond à un épisode majeur : le 4 par exemple évoque les 4 jours passés sans boire ni manger dans le wagon menant au camp de concentration.
A l’occasion de cette rencontre, les élèves ont parlé aussi de leur rapport à l’imagination, à l’écriture, au dessin, et à la musique. L’autrice leur a dit qu’elle écrit depuis son plus jeune âge, elle leur a montré ses cahiers de prise de notes lorsqu’elle est en phase de recherche et de création.